L’homme et la mer

Douce Mer du Nord, je vous déploie mon âme!
Ainsi parle l’Homme à la Mer, sa mie, sa dame ;

Vous savez qui je suis bien plus que moi-même ;
Seul devant votre immensité, oui, je vous aime.
Le vent marin qui chantonne dans mes oreilles,
Les éclaboussures d’une vague qui s’éveille,
Les dunes de sable, rendent mon coeur lourd radieux.
Vous regarder m’emplit d’un amour mélodieux.
Vous voyez mes bras ouverts au soleil levant
Le regard porté sur l’horizon au devant.
Vous savez ce que dit mon corps à la nature
Quand, les sens en éveil, je me plonge dans l’azur.
Rêveur, les bras ballants, l’oeil sur un voilier lointain,
Je m’adonne à l’étude du monde incertain.
Ouvert à vos signes qu’ici je vois bien mieux,
Mer, je cherchais l’amour, voilà que je trouve Dieu !
Houle qui danse au sommet de l’infinité,
Marins qui dépendent de votre intensité,
Mouettes, algues vertes, banc de poissons frétillants,
Vous sentez en moi ce mouvement pétillant.
Comme à l’air votre arôme, ma prière à Dieu s’ouvre,
Et je suis rempli comme un enfant qui découvre !
Jamais je n’ai vécu cette pure fluidité ;
Toujours – ô mer sacrée de la lucidité ! –
J’ai trouvé le secret (chut) de la solitude,
Voici que mon coeur dépasse la finitude !